L ORSQUE Philippe d'Orléans, alors duc de Chartres, est solennellement installé Grand Maître le 22 octobre 1773, le Grand Orient de France rassemble 112 loges. On en dénombre près de 700 vingt ans plus tard dans le royaume, les colonies, dans les régiments et à l'étranger. Cette situation quasi hégémonique résulte de la forte structure administrative mise en place par l'Administrateur Général, le duc de Montmorency- Luxembourg : Grande Loge de Conseil, Chambre d'Administration, Chambre de Paris, Chambre des Province et plus tard la Chambre des Grades. Toutes ces assemblées sont composées d'offi ciers élus, engagés fi nancièrement dans l'Obédience par une contribution obligatoire. Les assemblées générales trimestrielles, qui entérinent les décisions prises par les Chambres, réunissent les députés de toutes les loges, dont les pouvoirs sont soigneusement vérifi és. La première partie de l'ouvrage intitulé "Les cadres du Grand Orient de France au XVIIIe siècle" présente un recensement complet des offi ciers et des députés de l'Obédience ; c'est une oeuvre, restée jusqu'ici inédite, d'Alain Le Bihan. Daniel Kerjan, pour sa part, a résumé l'historique de toutes les loges et chapitres constitués ou reconstitués par le Grand Orient, avec les noms des vénérables d'ateliers, soumis à élection ou réélection annuelle, parus dans les dix annuaires imprimés entre 1776 et 1789. L'ensemble compose un panorama complet de l'activité du Grand Orient de France au XVIIIe siècle. L'historien y trouvera une base de données fi able, et tout lecteur une mine de renseignements pour la plupart inédits.