« Arrivés au-delà du haut grillage de l'orphelinat, l'inconnu me dit qu'il s'appelait Mihai Ulmu. Ainsi j'ai connu mon père. Ce que j'ai mis sur le papier, je le tiens de lui. J'ai tenu à ce qu'on le sache aussi, étant donné que – et ce sont ses mots – il est du devoir de tout humain qui est descendu aux enfers et en est sorti vivant, de raconter : dès qu'il commence à parler, il parle aussi par la bouche de ceux qui ne peuvent plus parler, et voit le monde aussi par les yeux de ceux qui ne peuvent plus voir ; rien de ce qu'il a vu ne peut être caché, tout ce qu'il a espéré doit s'accomplir. Même avec un retard de mille ans. » 1940, Poïana, un petit village roumain. Les soldats de Staline y font irruption un jour, arrêtent Mihai, jeune professeur, et l'envoient en Sibérie. Maria, son élève, amoureuse de lui, va en Sibérie le chercher. Il reviendra treize ans après, avec le fruit de leur amour. Mais elle, non... Amour versus goulag... la vie suit son cours, malgré l'élan meurtrier des forces du mal. Pour tout dire, l'auteur place une superbe histoire d'amour dans le contexte – horrible s'il en fut – du goulag.