À l'époque moderne, les îles méditerranéennes passent d'un espace en marge d'un pays qui les domine à un espace-frontière, où elles deviennent un enjeu politique et économique pour différentes puissances. Soumises à l'affrontement entre chrétiens et musulmans, notamment au xvie siècle, elles deviennent objet de rivalité pour les Européens au xviiie siècle. Les îles sont appréhendées ici comme composantes d'un système de défense de l'État qui les possède, en tant que lieux d'activités guerrières et économiques, dans les rapports qui s'établissent entre leurs identités insulaires et les souverainetés étrangères qui s'imposent à elles, et où l'on constate un éventail élargi d'attitudes allant de l'appropriation de certaines valeurs et traits culturels au rejet de l'autre.