À la fin du XIXe siècle, Hermann von Helmholtz (1821-1894) était considéré en Allemagne comme le héraut de la science. Fait rare, cette autorité exceptionnelle, il la devait à sa compétence, mais aussi à son rayonnement dans le domaine de la culture et des arts. Savant exemplaire, auteur de recherches majeures dans le domaine de la perception, mais aussi sur la musique et la peinture, philosophe de la connaissance soucieux de réconcilier science et philosophie, il fut peut-être l'un des derniers représentants du siècle des Lumières. Surtout, il ne cessa jamais de prôner l'exercice conjoint des sciences exactes, des sciences de l'homme et des beaux-arts, seul moyen d'assurer l'harmonie de l'esprit humain en quête de savoir et de sagesse. Une leçon pour notre temps ?
Michel Meulders est professeur émérite de neurophysiologie et prorecteur honoraire à l'Université catholique de Louvain. Il a en outre été président de l'Académie royale de médecine de Belgique.