" Suzanne Prou, ma sœur, est morte comme aucun de ses héros ne meurt. Sans drame. Sans violence. Avec la netteté de style qui caractérisait son écriture. Elle s'est endormie après une journée ordinaire. Au matin nous découvrions que la mort l'avait saisie dans son sommeil. Elle avait commencé d'écrire son prochain livre, et c'est sur ces premières pages devenues les dernières que se clôt son œuvre et que s'ouvre ce livre.
Une mort simple comme la vie telle qu'elle la décrit dans les pages autobiographiques qui suivent. Deux récits, d'abord ? Aucun détail n'y est inventé. Oui, c'est bien ainsi que se sont passés les Noëls de notre enfance. Oui, c'était bien cela nos parties de pêche matinales. Tout est conforme... Tout est vrai. Et pourtant tout est neuf, recrée par la magie de l'écriture. "
(Extrait de la préface écrite par Madame Nicole Fabre, sœur de Suzanne Prou.)
Suzanne Prou (1920-1995), prix Renaudot en 1973 pour " la Terrasse des Bernardini ", a publié chez Grasset " la Maison des champs " (1993) et " l'Album de famille " (1995).