Cet essai traite d'un espace particulier, le littoral, compris comme une interface multiple entre terre et mer, nature et sociétés, politiques et pratiques. A partir d'une analyse géographique globale, intégrant approches "physique" et "humaine", trois thèmes sont particulièrement développés : les espaces de nature, les risques côtiers d'érosion et la mise en application en France de la Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC), notamment par l'analyse détaillée des réponses à l'appel à projets 2005 de la DATAR et du SG Mer. Les particularités de l'espace littoral, à la fois attractif et contraignant, soulèvent des questionnements spécifiques : Quelle place les espaces de nature ont-ils sur le littoral et comment les préserver durablement dans le respect d'une éthique de l'écoumène ? Comment gérer sur le long terme les risques qui touchent à la mobilité du trait de côte et qui remettent en question certains choix d'aménagement passés et projets actuels ? De façon plus globale, comment évaluer les atouts et les dangers d'une "nouvelle politique du littoral" ? Jusqu'où la décentralisation peut-elle s'appliquer à la gestion de la nature et des risques, qui relèvent avant tout du principe d'intérêt général ? Quel équilibre trouver entre global et local et comment la GIZC peut-elle favoriser les "coutures" entre ces deux échelles ? Autant de problématiques que le géographe universitaire peut contribuer à éclairer, en scrutant, en analysant, en s'appuyant sur les apports d'autres disciplines, mais toujours en s'imprégnant de la complexité du terrain et en échangeant avec les "praticiens", gestionnaires, élus et usagers.