Le propos d'André Gide dans cette conférence rée en 1900 à Bruxelles est clair : alors que l'éloge de l'inventivité littéraire gangrène le roman français au tournant du nouveau siècle, Gide appelle à faire, au contraire, "l'apologie de l'influence". Gide dénonce dans ce texte destiné à l'apprenti écrivain la fausse originalité de ceux qui cherchent à se distinguer, ceux qui se privent volontairement d'influences par crainte de perdre une personnalité qu'au fond ils ne possèdent pas... Gide illustre son propos d'exemples d'auteurs qui l'influencèrent lui-même. Pour Gide, seuls les grands auteurs ne craignent pas de se laisser influencer ; et l'imité aura ou tard besoin de ses imitateurs pour parvenir statut d'auteur digne de ce nom. Dans ce texte court et percutant, qui questionne les fondamentaux du statut d'artiste, Gide anticipe le problème de la création littéraire, que le Futur Prix Nobel de Littérature développera plus tard dans son roman Les Faux-Monnayeurs (1925).
De l'influence en littérature - Eloge de l'influence ou Contre la fausse originalité des apprentis écrivains qui cherchent à se distinguer est également présent dans les rayons