Clés solubles dans l'oeuvre de René Char Mon premier souhait dans cet essai serait d'introduire précautionneusement dans l'oeuvre de René Char, d'éclairer tout en préservant les zones d'ombre, que chacun puisse s'y risquer. Mais la marge est trouble entre la limite qui respecte la liberté de la lecture, pas de "rossignol" dirait Char, et la limite qui respecte le vivier de tout poème, pas de "néon" . Le second serait de rendre hommage aux grands lecteurs de René Char : de remercier en poursuivant les pistes qu'ils ont ouvertes. Enfin le troisième serait de donner à entendre une lecture laïque. Si la poésie du XXème récuse la parole d'évangile, ce n'est pas, me semble-t-il, pour usurper mais pour ouvrir. L'ensemble de l'étude est divisé en quatre chapitres qui, allant à peu près du Marteau sans Maître au Nu perdu, des années trente aux années soixante, interrogent tour à tour l'influence du rêve, le partage des amours, le fragment entre poème et monde, et enfin comment la nuit peut nous guider dans l'obscur du poème de Char. Si le tout de ce travail apparaît inachevé non à l'aune du fini mais au regard qui ne finit pas, il aura alors réalisé une promesse.