Qu'est-ce que la science ? Comment est-elle née ? Comment les scientifiques engendrent-ils leurs théories ? Disposent-ils d'une " méthode " définie une fois pour toutes et garantissant la " vérité " de leurs savoirs ? Est-il vrai que l'activité des physiciens et des biologistes soit " objective " et " rationnelle " de part en part ? Existe-t-il des critères permettant de savoir à coup sûr s'il faut accepter ou rejeter une théorie nouvelle ? Peut-on tracer une limite claire et nette entre les sciences authentiques et les fausses sciences ? C'est à l'examen de ces questions (et de quelques autres du même genre) que sont consacrés les essais qu'on va lire. Il s'agit d'études de cas destinées à compliquer l'image que maints manuels et ouvrages de vulgarisation donnent des activités scientifiques. Il ne s'agit donc absolument pas de nier les mérites et les réussites de " la science " et de ses serviteurs. Malgré les travaux d'un grand nombre d'historiens des sciences, de nombreux " mythes " courent toujours. Mythes qui présentent la Méthode Expérimentale comme garantissant quasi automatiquement la valeur des résultats obtenus ; ou encore qui font croire en l'immaculée conception des théories, comme si les hommes de sciences n'avaient (et ne devaient avoir) ni croyances philosophiques, ni préjugés, ni passions, ni fantasmes, etc. Chaque société engendre un type de savoir (ou des types de savoirs) où s'expriment (consciemment ou inconsciemment) les structures, les valeurs et les projets de cette même société. Chaque société a un style ; et ce style se reflète dans sa conception de la Connaissance. Pierre Thuillier enseigne l'épistémologie et l'histoire des sciences à l'Université de Paris VII. Il fait partie de la rédaction de la revue La Recherche.