Raskolnikov, jeune étudiant, a une théorie particulière selon laquelle il existe des êtres supérieurs pour lesquels la notion commune du mal ne s'applique pas. Cette élite est au-dessus de la masse obéissante des gens inférieurs et si, pour atteindre un objectif noble, une de ces personnes se voit obligée de commettre un crime elle peut, et doit même, passer outre les lois et les scrupules. Accuse-t-on Napoléon d'être un criminel ? Bien sûr que non, on lui élève plutôt des statues ! Cette oeuvre publiée en 1866 exprime les vues religieuses et existentialistes de Dostoïevski, en insistant sur le thème du salut par la souffrance. Elle dépeint l'assassinat d'une vieille prêteuse sur gage et de sa soeur cadette par Raskolnikov, un ancien étudiant de Saint-Pétersbourg, et ses conséquences émotionnelles, mentales et physiques sur le meurtrier. Extrait du livre : Raskolnikoff trembla de tout son corps. Alors... qui donc... a tué ? balbutia-t-il d'une voix entrecoupée. Le juge d'instruction se renversa sur le dossier de sa chaise, dans l'étonnement que parut lui causer une semblable question. Comment, qui a tué ? ... reprit-il comme sil n'eût pu en croire ses oreilles : mais c'est vous, Rodion Romanovitch, qui avez tué ! C'est vous... ajouta-t-il presque tout bas et d'un ton profondément convaincu.