Cet ouvrage collectif est le fruit de deux journées d'études organisées par le Centre d'histoire et de recherche sur la Résistance. De jeunes chercheurs y réfléchissent, à partir de cas pratiques, aux problèmes épistémologiques et méthodologiques que pose l'écriture de l'histoire : Comment un objet de recherche se construit-il et se saisit-il ? Que faire lorsque la définition de ses contours se dérobe au fur et à mesure que l'enquête avance ? Comment composer avec l'abondance, l'absence ou le caractère parfois éminemment biaisé des sources ? Les auteurs ont accepté de mettre au pot commun les écueils, interrogations, doutes qui sont le lot de tous les chercheurs et de les placer délibérément au centre de la réflexion afin qu'ils puissent être discutés. Qu'on étudie la désobéissance pionnière autour de la nébuleuse du musée de l'homme (Julien Blanc), l'histoire du Bureau central de renseignement et d'action (Sébastien Alberlelli), les métamorphoses des "vichysto-résistants" (Johanna Barasz), les déportations de répression (Thomas Fontaine), les relations de la société corse avec la Résistance (Sylvain Gregori), les rapports entre la gendarmerie et le corps social (Emmanuel Chevet) ou les composantes d'une identité résistante (Cécile Vast), ce sont bien en effet des questionnements voisins et croisés qui surgissent. De ce point de vue, les contributions réunies dans ce volume vont bien au-delà du champ de l'histoire de la Résistance et seront susceptibles d'intéresser ceux que l'écriture de l'histoire intrigue et d'aider chercheurs de toutes périodes et de toutes thématiques. Il s'agit -ce qui n'est pas si simple-de permettre à chacun de mettre en lumière ce qui est d'ordinaire relégué dans la pénombre, à savoir les doutes, incertitudes, appréhensions qui s'attachent à tout projet de longue haleine.
Julien Blanc et Cécile Vast, docteurs en histoire, sont chercheurs associés au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes et membres du Centre d'histoire et de recherche sur la Résistance.