Boulanger marseillais, qui a connu, grâce à ses chansons écrites en provençal, une très grande célébrité dans sa ville natale. Poète véritablement populaire, au parler dru et aux images colorées, Gelu sait évoquer avec plus que du réalisme le Vieux-Port, ses truands et ses portefaix, ses travailleurs et ses gueux bavards et soliloqueurs. Ses chansons restent attachées aux traditions et aux moeurs du vieux Marseille, et il s'en prend vivement au progrès et au monde industriel. Ce patoisant voulut toujours rester solitaire et ne s'associa pas au mouvement qui prépara le félibrige. Son succès ne fut pas seulement populaire ; les lettrés s'intéressèrent à son oeuvre. Ses chansons provençales furent publiées en 1840 et, augmentées, elles furent rééditées plusieurs fois au cours du XIXe siècle. Son nom reste un des plus célèbres de la poésie occitane.