Au début du mois de juillet 1997, un ouragan se lève dans le golfe de Thaïlande. Les économies des "pays émergents" de l'Asie orientale, dont chacun vantait la prospérité miraculeuse, s'effondrent. Championne de la croissance, l'Asie plonge dans une récession sans précédent. La crise avance avec son cortège de misère sociale, de vies ruinées, d'illusions perdues.
Qui est coupable ? Faut-il clouer au pilori les "spéculateurs", mettre en accusation l'idéologie libérale, réhabiliter les contrôles ? Panique financière ou punition salutaire pour des pays qui allaient trop vite ? Après la Russie, l'Amérique Latine ? Cette crise, la plus grave depuis la Grande Dépression des années trente, épargnera-t-elle le coeur du système, à New York, Londres ou Paris ? Et peut-on bannir la crise, comme on voulait interdire la guerre ?
Spectateur engagé, Philippe Riès a tenu la chronique du drame, de Kuala-Lumpur à Tokyo. Entre reportage et analyse, des salles de marché de Hong Kong aux rues de Djakarta livrées à l'émeute, il donne à voir les convulsions de l'Asie. Il dit pourquoi nous ne devons pas nous sentir à l'abri.