Il croise Nizan dans les années trente. Résiste à Munich et au fascisme. Il prédit avant tout le monde ce qui va se passer en Algérie, en Tunisie, au Maroc, en Indochine. Il côtoie Mendès France, débat avec Mitterrand, fonde le PSU, {le Nouvel Observateur}. Théoricien de la nouvelle gauche, assistant au déclin de l'ancienne, il entre au Parti socialiste, siège au Parlement européen, fait très tôt l'analyse des mécanismes totalitaires et s'offre même au luxe de réaliser un très vieux rêve en dirigeant avec éclat, sous les lambris du palais Farnèse, l'ambassade de France à Rome. Gilles Martinet est, depuis cinquante ans maintenant, de toutes les batailles de la gauche. Et l'histoire qu'il nous raconte est, avec ses fièvres, ses impasses, ses tragédies et ses heures de gloire, un peu celle de la France et du monde contemporain. Journaliste ? Idéologue ? Homme politique et de pouvoir ? Il est tout cela à la fois, dans la vie et dans ce livre. Et ce n'est pas son moindre mérite que d'y écrire en quelque sorte à plusieurs voix.