Le caractère n'est pas, à proprement parler, un concept psychanalytique, mais cette notion est devenue un élément important de la théorisation freudienne. Quand, par exemple, Freud approfondit l'étude du caractère du moi et celle de sa formation, il montre que le caractère en est un élément important, au même titre que l'identification. Lié aux informations pulsionnelles prégénitales, le caractère constitue un réceptacle de l'histoire du sujet ; nous aborderons, de ce point de vue, le destin de la sublimation et du caractère à l'adolescence. W. Reich à travers " la cuirasse caractérielle " avait fait du caractère un élément central, non seulement de sa théorie, mais aussi de sa pratique qui visait à démanteler cette cuirasse caractérielle. Pour les psychosomaticiens, qui se sont beaucoup intéressés à la " névrose de caractère ", le caractère, en tant que tel, revêt une grande importance : il lie l'énergie psychique ; il est aussi un indice des particularités de certains mécanismes de défense, comme la répression, ou révélateur d'un gradient de mentalisation et de démentalisation. D'autres auteurs ont étudié la dimension psychotique du caractère, telle qu'elle peut se révéler dans certaines psychothérapies. La notion de caractère, comme la somme des traits de caractère, font partie du patrimoine analytique freudien ; ils ont été enrichis par l'étude de réalités fonctionnelles ainsi que par celles d'organisations psychiques fort différentes.