Ici, le regard du côtier - que dis-je ? - l'âme du bordier déverse sur l'univers salin ses émotions complexes faites d'un amour viscéral et d'une haine antique pour un pays de cap en veille sur l'Univers avec à la fois son coeur aux aguets du monde et son morfond granitique scellé dans l'insondable indémêlé. Je dirai quelque jour ma pensée douloureuse Et mon coeur chaviré au sentir de sa peau, elle rappelle sa fierté, son odeur fauve et sa beauté brutale, elle qui d'humble se révolte, elle qui d'assoupie se rebelle. Terre de lande et de genêts hérissée de clochers vides pointillée de quais désertés de phares déshabités. Mais de vives amours sous l'arbre ou le canot le coeur donné l'âme ouverte aux brutales alliances des rocs et des courants Mais de vents qui ramènent depuis l'envers du monde s'épuiser à nos pieds et mourir sur nos sables des indices de fortunes de mer ciels ouverts sur les temps insondables bravoure inépuisée des roches métamorphiques debout les rocs debout les ombres l'infini fauve cruel et magnifique nous ramène à nos pieds quelques bois de ramasse sous des splendeurs qui s'entremêlent dans des ciels qui s'échevellent