La réponse actuelle à la question de l'échec fait de lui un problème. Et pour cause : penser l'échec comme une chance ou en parler comme d'un insuccès n'en ont pas moins pour conséquence de nous rendre aussi sourds qu'aveugles à ce qu'il nous faudrait autant savoir que vouloir. Or, pour qui a compris non seulement que les réussites dans la vie ne font pas la réussite de la vie ni les échecs son échec, mais encore que la logique de la réussite qui règne sur notre époque ne peut rien contre la loi de l'échec qui règle le devenir. Voire, si celle-là précipite notre nécessaire échec, celle-ci autorise notre éventuelle réussite, le seul désir qui mérite d'être cultivé est d'échouer pour arriver, mieux : d'arriver à s'échouer. Aussi l'idée de l'échec conduit-elle in fine à entrer dans le registre de la marine pour y envisager ex nunc notre existence comme une traversée.