" La compagnie d'un homme seul m'est vite désagréable. Si j'ai accepté de travailler sur ce livre avec Henri Salvador, c'est parce qu'il est multiple et que chaque jour j'avais affaire à un personnage nouveau.
Qui viendra ce matin ?
Le jazzman, un des plus grands guitaristes du monde ? Le chanteur à la voix sublime ? Le comique, le joueur de pétanque, Zorro ou Syracuse ?
Dans cette autobiographie, insolite parce qu'elle est pudique, drôle quand le ciel est tragique ou indignée par le triomphe de la bêtise ou des injustices, vous découvrirez un voyageur qui a dit bonjour à tous les continents et fut passionné par tous les mouvements d'idées de ce siècle.
Je pense qu'il a voulu également écrire ses Mémoires parce qu'il avait une révélation à nous confier. A soixante-dix-sept ans, il n'en paraît toujours que dix-sept. Il tenait donc à nous dire que l'idée reçue du temps qui passe est une erreur et qu'on peut avoir de celui-ci une notion plus optimiste. Le temps ne passe pas : il reste. "
Jean Curtelin