En choisissant d'analyser trois recueils poétiques de Mohammed Dib - Omneros, Feu, beau feu et O Vive -, nous avons voulu contribuer à enrichir la lecture d'une oeuvre qui, de par sa densité et son originalité, a séduit bien des critiques. Mais pour aborder des textes réputés hermétiques, à quelles herméneutiques allions-nous avoir recours ? Nous sommes donc partie d'une approche sémiotique et rhétorique pour aboutir à une herméneutique largement tributaire de la poétique des éléments bachelardienne et de l'anthropologie de façon générale. La première partie de notre travail a été consacrée à une approche formelle et lexico-sémantique. Après avoir passé en revue la titrologie, nous avons abordé les isotopies centrales du discours poétique : anthropos (" amour ", " mort "), logos (" parole ", " écriture ", " silence " et " cris ") et cosmos (l'air, le feu, l'eau et la terre). Nous avons procédé à une étude systématique des éléments et de leurs multiples déterminations. Ils ont constitué le fil directeur de notre approche des textes de ce poète prodige qui nous interpelle.