Pour déconstruire le discours colonial et la théorie de la "table rase", des écrivains africains ont transcrit dans leurs oeuvres les us et coutumes de leurs sociétés. A travers la description cérémoniale du mariage traditionnel, Tène Youssouf Gueye fait revivre le rituel du mariage de la communauté pulaar de Kaédi en décrivant dans les moindres détails l'ambiance qui rythme cette cérémonie et la vie communautaire des foutanke. Cet événement unique en son genre ne saurait être organisé pour une fille qui a transgressé les lois et règles sociales ou ancestrales". " Le mariage a beaucoup changé, ecrit Bios Diallo, sur la forme et sur le fond, même s'il reste quelques timides survivances, (...) En outre, la virginité est devenue une valeur rare. Si la femme n'a pas déjà un enfant quand elle arrive au mariage, on n'hésite pas à tacher les draps du lit nuptial avec du sang de coq, de grenouille, ou même du jus de cola, pour leurrer les anciens. Cela ne veut pas dire que les " vraies " vierges n'existent plus à la veille du mariage ".