Sur les traces des pionniers malouins (explorateurs, marins et marchands), un groupe de chercheurs internationaux examinent les mécanismes qui permettent de poser les bases d'un grand pôle commercial à Saint-Malo. Bravant les dangers de tous les océans, ces hommes sont d'abord observés dans leurs activités de cabotage, dont les modalités devaient constituer la matrice de leur système d'échanges et assurer la première accumulation de capitaux. Authentiques marchands-aventuriers, ils n'hésitent pas à prendre les armes pour défendre la ville, leurs chargements à bord de petites embarcations comme leurs gros navires, faits singuliers dans un milieu marchand soucieux de paix, au pied peu marin et traditionnellement consacré tout entier au commerce. " Malouin suis " dit la tradition, pourtant, plus d'un tiers d'entre eux meurent hors de la ville et un grand nombre traitent au quotidien avec des gens d'affaires et de mer issus des quatre coins de l'Europe, et avec des populations d'Afrique, d'Amérique et d'Asie. Qu'est-ce donc que d'être malouin dans un port où nombreux sont les polyglottes et où la pluralité des identités constituent une ressource essentielle du succès ?