C'est grâce à la critique génétique munie d'une poétique de l'intertextualité que nous procédons, dans cet essai, à une sorte d'archéologie des savoirs. Nous analysons à l'état naissant comment la genèse d'une écriture fictionnelle découle d'une immense érudition livresque, en tentant de répondre à deux questions importantes : pourquoi Hérodias est un texte tellement illisible ? Où réside l'originalité de l'écriture, si ce n'est que recopier ce qui a été déjà écrit ? Pour écrire ce conte, Flaubert se trouve dans un embarras : comment écrire ce qui a été excessivement "écrit" ? La transformation du savoir livresque en écriture fictionnelle est l'expédient verbal qu'emploie Flaubert pour "désécrire" ce que les autres ont énormément et surabondamment écrit.