Dans ce Psaume de 32 versets, les 22 premiers décrivent la souffrance du serviteur souffrant, celui que certains appellent le "Ben Iosef" et que l'hébreu semble identifier à Yeshoua HaMashiah (Jésus-Christ). Les 10 versets suivants sont là pour exhorter le peuple nouveau né du Messie, les adorateurs du Dieu Vivant. Selon certains commentateurs, le texte du Psaume 22 serait considéré comme n'étant pas d'origine homogène. Les versets 1 à 22 ou 23 correspondraient à la version originale rédigée par le roi David au début du 10ème siècle av. JC. Donc bien loin avant la période préexilique, c'est-à-dire avant la destruction de Jérusalem en - 587 par Nebuchadnetsar. Il n'y a pas d'accord entre les exégètes sur la place du verset 23, qui est tantôt classé dans le psaume originel, tantôt dans l'addition ultérieure. Les versets 23 ou 24 à 32 auraient été ajoutés après le retour d'exil très probablement par Esdras lui-même. Ces versets 28 à 32, ouvrent alors une perspective universaliste, auraient donc été ajoutés plus tardivement, durant la période hellénistique, probablement la fin du 4ème siècle. Quoi qu'il en soit, nous le savons : Dieu est Maître du temps, de l'espace, des temps et des moments, c'est donc Lui qui a souverainement guidé chaque scribe, chaque traducteur, chaque lecteur, chaque vérificateur, chacun des scribes massorètes qui sont venus bien plus tard. C'est d'autant plus étonnant que la souffrance du Messie se déroule durant 22 versets, le même nombre de lettres que dans l'alphabet hébreu. On se souvient que toute la création, toute la vie se situe entre le Aleph et le Tav. Ce n'est qu'après une pause assez longue, c'est-à-dire après plusieurs siècles, qu'apparaîtra aux versets suivants, la "Besora Tova (la bonne nouvelle)", la "Brit Hadasha", la Nouvelle Alliance" de Dieu avec son peuple en l'an 0, une alliance où le sang est encore et toujours le garant du salut éternel.