Les femmes sont en lutte - sous des formes individuelles ou collectives - sur tous les continents, l'oppression qu'elles subissent étant généralisée, sans être toutefois uniforme. Ce faisant, elles irriguent une pensée féministe complexe, en redéfinition, où les repères sont mouvants. Les féminismes s'inventent, se pratiquent, mais ne se ressemblent pas. Les références culturelles et les trajectoires historiques, ainsi que l'environnement socio-économique et politique conditionnent la configuration et l'expression de luttes qui peuvent être militantes ou institutionnelles, autonomes ou instrumentalisées, subversives ou plus consensuelles... Croire qu'" un " féminisme puisse dicter ce qui est bon et vrai - n'en déplaise à l'activisme déshabillé des Femen - est un leurre. Ces " points de vue de femmes du sud " apportent un éclairage nécessaire sur la pluralité irréductible des émancipations des femmes. Les combats menés visent à contester des postulats sexistes et patriarcaux et, plus largement, à lutter contre des systèmes sociaux - pluriels et croisés - de domination (classe, âge, race, genre, sexualité...). Au coeur de cette édition d'" Etat des résistances ", les mouvements de femmes dans le Sud, attirent l'attention sur le caractère ancré et local des luttes pour l'émancipation et sur l'exigence d'un agenda féministe qui soit adapté à leurs situations spécifiques. Originales et distinctes, ces voix convergent pour refuser l'instrumentalisation de leurs causes comme justification d'entreprises néolibérales et néocoloniales et pour revendiquer une transformation sociale durable en faveur des femmes. Ces " points de vue de femmes du sud " apportent un éclairage nécessaire sur la pluralité irréductible des émancipations des femmes.