Ce recueil rassemble des poèmes écrits de 1898 à 1913. Beaucoup (mais pas tous) sont inspirés par l'amour malheureux d'Apollinaire pour deux femmes, successivement : Annie, puis Marie Laurencin. Ces poèmes élégiaques ont souvent des thèmes romantiques (l'automne, la fuite du temps), mais qui sont traités d'une manière très moderne : les images originales et fortes annoncent le surréalisme, l'absence totale de ponctuation, qui met en avant le rythme du vers et crée parfois une ambigüité poétique, est révolutionnaire. Apollinaire proclame d'ailleurs d'emblée et explicitement son désir de modernité, dans le poème qui ouvre le recueil et qui ne respecte aucune des règles classiques de la versification : Zone. (cf. ci-dessous "les premiers mots")