Le terme libéralisme est aujourd'hui très largement associé à l'économie, et lorsqu'il est utilisé de manière péjorative le mot libéralisme devient synonyme de matérialisme vulgaire, de recherche effrénée du profit, d'oubli des finalités humaines. Pourtant, à ses débuts, le libéralisme se concevait comme un projet global qui promettait à l'humanité une vie meilleure, dans toutes ses dimensions. Ce glissement, d'un projet d'amélioration générale de la condition humaine vers une préoccupation apparemment exclusive pour l'amélioration de notre condition matérielle, était-il inévitable ou bien une erreur rectifiable ? Le libéralisme mérite-t-il réellement les critiques qui lui sont adressées aujourd'hui, ou bien possède-t-il en lui-même les ressources nécessaires pour faire face à ses propres imperfections ? Pour répondre à cette question, l'oeuvre d'Adam Smith, l'un des fondateurs de la science économique moderne, est une ressource essentielle. En étudiant soigneusement ses écrits il paraît possible de discerner sur quels fondements repose la démocratie libérale moderne, et notamment de mieux comprendre l'importance prise par les questions économiques dans ce type de régime.