Dans un contexte marqué par les crises énergétiques et alimentaires, et par une forte délégitimation du néolibéralisme, le capitalisme traverse depuis 2007 l'une des grandes crises de son histoire. Pourtant, bien loin de signer la fin du néolibéralisme, cette crise semble lui fournir l'occasion d'un nouveau développement. D'où une série de révoltes qui restent cependant sporadiques et relativement isolées. D'où également une résignation apparente. Quelles sont les médiations sociales qui conduisent de la crise à la lutte ou qui, au contraire, font obstacle à la mobilisation collective ? La faiblesse des luttes sociales s'explique-t-elle par les effets conjugués du néolibéralisme et de sa crise, ou plutôt par la stérilité politique des dynamiques de révoltes tant qu'elles restent abandonnées à leur propre spontanéité ? Historiens, sociologues, acteurs du mouvement social et philosophes s'efforcent ici de répondre à ces questions.