" Tous les maux de l'enfer ne sont rien qu'une absence ", Etienne Durand (1585-1618). Cette citation du poète français a le mérite de résumer le mal que subit l'être absent-vivant loin des êtres, des lieux, des senteurs qui lui sont chers, et des êtres absents-morts, qui nous ont quittés à tout jamais. Le poète-absent se rabat sur sa page blanche, interpelle sa " compagne digne " qu'il prend à témoin, et s'emploie à atténuer son drame au fil des saisons. De l'enfance et tous les doux parfums qu'elle charrie, à l'exil contraint, en passant par la douleur du souvenir et de l'amour escamoté, du désir refoulé et du mal qui ronge sa terre natale, il se donne pour devoir de restituer l'espoir à un peuple égaré, qui se cherche, qui, comme le poète lui-même parfois, ne sait plus.