Au fin fond de la Petite-Kabylie, dans une cité EGA à Darguina, petit bourg de Bejaia, Bougie, vivaient des travailleurs gérants d'un fleuron de l'industrie hydro-électrique. L'installation était un des grands investissements du gouvernement français de l'époque. La vie coulait langoureusement à l'ombre d'une chapelle, Notre Dame de Kefrida, avec l'assistance spirituelle d'un brave prêtre de la mission de l'Eglise catholique, le Père Juguet. Malheureusement, la découverte d'ateliers de torture dans les caves des villas de la cité et de la salle des machines de l'usine sonna le glas de la convivialité et provoqua la fuite de nombreuses familles. A l'indépendance, un million de Français ont quitté le pays pour se retrouver perdus dans l'Hexagone, abandonnant une terre généreuse en jachère et une industrie embryonnaire. En livrant des témoignages poignants, l'auteur souhaite réhabiliter la mémoire des personnes assassinées, souillées et accusées de trahison à tort dans les camps opposés. De nombreuses familles furent spoliées et certaines se sont retrouvées en Métropole ou en Algérie, complètement démunies.