"On nous appelait les crevures". 1969. L'armée est la tête de turc de la société française. Des décennies de conflits ininterrompus avaient fragilisé l'institution. Le temps des guerres mondiales et coloniales se terminaient. L'armée française était en convalescence. Si les régiments rentraient dans les casernes, les esprits, eux, restaient par-delà les mers. S'engager, il fallait vraiment le vouloir. La démarche est en complète contradiction avec l'humeur de l'époque, à contre-courant des idéaux lyriques et utopiques de la fin des années soixante. Certains préféraient le lancer de pavés et les joints, d'autres avaient choisi la rocaille et la sueur. 1969-1974. Une armée du temps de paix, une culture de guerre, le cocktail était explosif. Avec le soldat Carminati de la quarante-septième promotion d'élève sous-officier d'active, nous traversons ces cinq années bizarres et décoiffantes. Elles clôturent une époque. En 1975, l'armée française rénovée et modernisée s'apaise. Une autre histoire commence. Déconseillé aux intellectuels.