Ecouter Werther, c'est aujourd'hui dépoussiérer un mythe. En effet, tout le monde connaît "l'histoire" de Werther et son suicide, mais peu sont cet qui connaissent véritablement le parcours intérieur de ce geste solitaire. Geste magnifique, mais aussi geste de désespoir social face à ses blocage intimes et aux barrières convenues par une société fière de ses convenance Lorsque Jean Desailly lit Werther, en 1959, il est au milieu d'une histoire de la lecture de cette œuvre. D'un côté il l'ancre dans une sorte de romantisme échevelé, magnifique et torturé, mais il sait aussi en faire une apologie. Non celle désespérée d'un suicide - même si l'on peut parfois considérer qu'un suicide peut être moral, peut être une renonciation brutale pour s'ouvrir à d'autres réalités - mais celle d'un monde qui doit renaître et savoir, pourquoi non, sourire à l'Utopie.