Né à Grenoble, Jean-Pierre Andrevon a été professeur de dessin puis, très vite, auteur professionnel.
Écologiste de longue date, contestataire, satiriste, Andrevon doit aussi son image « révolutionnaire » à un hasard : avoir fait ses débuts, dans la revue Fiction, en mai 68, une date-symbole qu'il n'a cependant jamais reniée.
Véritable homme-orchestre de la science-fiction française dans les années 70, critique et anthologiste, Andrevon a écrit quelques-uns des rares chefs d'ouvre de cette période, dont Le Désert du monde ou Gandahar, un univers qu'il a repris et adapté pour les adolescents dans Les Rebelles de Gandahar et L'Exilé de Gandahar.
Grand Prix de la Science-Fiction Française en 1990, pour Sukran, on lui doit des dizaines de nouvelles et de romans.
Ces dernières années, il a fait des incursions remarquées dans le roman noir et le thriller fantastique, sans pour autant négliger la science-fiction à laquelle il voue un attachement toujours réaffirmé. Comme le notait le cinéaste René Laloux dans sa préface chaleureuse à Gandahar, Andrevon est parfois capable de nous offrir « une fantaisie de son imaginaire prolifique et apaisé ».
Parfois aussi, la colère resurgit comme dans Les gros seins de la petite juive, un récit semi-autobiographique sur l'antisémitisme ordinaire qu'il a croisé, enfant, sans le comprendre à l'époque.
Révolté chronique et rêveur talentueux, Andrevon est indispensable à tous ceux qui aiment la littérature vivante, enfants ou « grandes personnes », puisqu'il écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes.
Mais, parce qu'il sait être sérieux dans sa passion, Andrevon est aussi un essayiste des plus compétents. Ainsi, dans Guerre des Mondes ! (Moutons électriques), il explore le mythe de l'invasion martienne dans la littérature et le cinéma.
Son dernier ouvrage, Les Guerriers de la nuit (Flammarion, 2011), renoue avec sa veine polar, sur les traces du roman noir américain.