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Tour à tour cousette, trottin, mannequin aux magasins du Printemps, comédienne sur les Boulevards, Yvette Guilbert (1865-1944) s'orienta très tôt vers la chanson. Ses premiers passages à l'Eldorado, au Moulin-Rouge et au Divan Japonais en 1889 l'ont très vite fait consacrer « la Diseuse fin de siècle ». Suprême compliment, à l'étranger, on l'appellera bientôt la Sarah Bernhardt et la Duse de la chanson. En dépit de la diversification de son style, qui la fit passer du registre grivois aux chanteries du Moyen Âge et du XVIIIe siècle, elle continuera d'enthousiasmer et de fasciner le monde entier pendant plus de cinquante ans. Cette biographie très documentée non seulement fait revivre une femme hors pair et en avance sur son temps, mais nous replonge avec délices dans cette époque réputée légère qui vit la naissance du Chat-Noir, la vogue de Montmartre, et nous fait côtoyer des écrivains comme Jean Lorrain, Pierre Louÿs, Maurice Donnay, Willy... Car de Laurent Tailhade à Zola ou Mirbeau, de Rachilde à Edmond de Goncourt ou Francis Jammes et Jehan Rictus, poètes et romanciers ont été fascinés par Yvette Guilbert. Parmi ses admirateurs, on découvrira aussi cette cohorte de peintres et de caricaturistes qui tous à leur manière l'ont croquée : Toulouse-Lautrec, bien-sûr, mais Sinet, Steinlen, Bac, Léandre, Willette, Heidbrienck, Losques, Ibels, Cappiello... et même Picasso. Combien de compositeurs encore si l'on songe à Gounod, Saint-Saëns, Massenet et Verdi ! Enfin, plus inattendus, peut-être, Robert Musil, Djuna Barnes, sans oublier ses amis Eleonora Duse et Freud, avec lesquels elle correspondait longuement.