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La « génération baroque » ? En vingt ans, la curiosité, la culture, le désir des publics de la musique et des arts du spectacle ont évolué en faveur de la vivante redécouverte du passé. Rameau rejoint Boulez. Comment William Christie et ses complices ont-ils contribué à dissiper les préjugés qui condamnaient auparavant leur répertoire ? C'est grâce au théâtre. Quintessence de la rhétorique baroque, la théâtralité est le fil rouge qui réunit toutes les interprétations des Arts Florissants, des prières intimes de Charpentier aux fastes de l'opéra selon Lully. Ainsi, la scène offre un point de vue à notre essai (moins musicologique que dramaturgique et socio-esthétique). Nous militons en faveur de l'attribution d'une salle de spectacle permanente aux « baroqueux » et à leurs metteurs en scène, tellement divers, comme Pierre Barrat et Robert Carsen, Alfredo Arias et Jean-Marie Villégier. Crook, Laurens, Deletré, Zanetti, Visse, Mellon, Piolino, Matiffa, Repérant, Cable, Reyne, Rousset, Lasla, Lancelot, Raffinot, Massin, Yepes, etc. En vingt ans, chanteurs, instrumentistes et danseurs, plusieurs centaines d'artistes furent membres des Arts Florissants. Du soliste en dialogue direct avec William Christie aux groupes les plus structurés (comme de l'air de Cour à la tragédie lyrique), évoquer l'histoire des Arts Florissants, c'est d'abord accepter la pluralité des points de vue autour de son principal animateur. En faisant le rapport entre les jours de colère et les moments de grâce, on saisit l'admirable nécessité qui anime l'ouvre collective des « Arts Flo ».