La bibliographie sur Musset ne cesse de croître. Mais elle porte sur la biographie ou sur « l'établissement » de textes trop souvent remaniés.... > Lire la suite
La bibliographie sur Musset ne cesse de croître. Mais elle porte sur la biographie ou sur « l'établissement » de textes trop souvent remaniés. André Lebois s'attache à l'ouvre, à sa signification, à son influence. Lorenzaccio est maintenant reconnu comme l'ouvrage dramatique le plus riche et le plus profond du XIXe siècle, celui qui n'a d'égal que dans les chefs-d'ouvre universels. André Lebois en étudie la genèse, restée mystérieuse même après les travaux de Dimoff ; il analyse ces cinq actes, en décèle les composantes et les harmoniques, résultats d'une culture, d'une intuition et d'une science servies par une totale liberté. Barberine, aux sources composites, permet de montrer le dramaturge au travail. Comme dans cette ouvre mineure, un dosage subtil d'esprit populaire, de passion romantique et d'économie classique préside à la création de tout ce théâtre, familier de ton et unique d'expression. L'adhésion des compositeurs, français ou étrangers, est riche d'enseignements. L'hommage de la musique à Musset révèle qu'il n'y a qu'un art, comme les Romantiques, puis les Impressionnistes, en étaient persuadés, la mélodie et le verbe se renforçant, et parfois de très heureuse façon. D'autres questions sont abordées ; l'ensemble apporte un point de vue nouveau sur une ouvre que l'on croyait connaître et qui demeure secrète comme le génie même.