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Poète et dramaturge, Quentin Ben Mongaryas poursuit, aux abords du fleuve Ogooué, la réalisation d'une ouvre poétique qui dissout souvent les frontières qui distinguent, aujourd'hui, le poème du conte. La place du poète négro-africain est localisée et redéfinie dans ces poèmes. À l'intérieur d'un monde dont il dit les peurs et les angoisses et cherche puis découvre les espérances secrètes, le poète pratique une langue à plusieurs voix : l'espace et l'expérience s'ouvrent à la nostalgie des origines tout en dévoilant des terres nouvelles. L'amour de la femme gabonaise est marqué d'un sceau solaire. La passion est extatique, elle irradie et inonde les corps avant de galvaniser les rêves. Le poème peut explorer et dénommer des univers féeriques, puis multiplier les métaphores afin de mieux décrire des métamorphoses humaines et animales. Parfois, quand la lune luit, les spectres, les génies nocturnes et les êtres merveilleux peuplent le monde. Mais le réel convoque le poète : les villages meurent, les villes prolifèrent, les sites anciens disparaissent. L'Afrique se crispe, gémit et geint. Le paradis perdu est parfois le lieu à partir duquel la parole du consolateur s'extravase.