La Guyane, département français à 8 000 Km de Paris, compte une population d'environ 140 000 habitants venant de quelques 80 pays du monde. Sa particularité... > Lire la suite
La Guyane, département français à 8 000 Km de Paris, compte une population d'environ 140 000 habitants venant de quelques 80 pays du monde. Sa particularité tient au caractère pluriethnique de sa population, et donc à la diversité de codes informels, culturels. Le point de départ de ce travail de recherche, a été l'analyse des stratégies résidentielles des populations dans la région frontalière du Bas Maroni. Le sujet est appréhendé selon une perspective particulière : une lecture des espaces urbains, à travers ses acteurs et leurs pratiques, ainsi qu'à travers des dynamiques interactives. Les stratégies de déplacement constituant des ressources pour les populations. L'auteur montre que des villages du fleuve, sur le Maroni, à l'habitat "spontané", à Saint Laurent, jusqu'au relogement dans l'habitat planifié à Saint Laurent, et plus loin à Kourou, les populations s'organisent à travers leurs réseaux relationnels, et développent une micro-économie. Ainsi, entre la Guyane française et le Surinam, se met en place une économie parallèle. Cette économie est basée sur l'échange. Les populations - introduisant des revenus sociaux (RMI, allocations familiales, ou encore loyers issus de sous-location) dans cette économie informelle - se constituent, à terme, de nouvelles normes sociales et, pour certains, une véritable rente économique. Des espaces urbains bien localisés - mais souvent mal articulés à la ville - ou encore des espaces dans la ville coloniale, sont les espaces "visibles" de ces échanges informels. La démarche va associer la notion de "territoire circulatoire", et celle de réseaux sociaux. Elle veut mettre en évidence le rôle des réseaux relationnels dans la constitution de cette économie de l'informel, plus couramment appelée par les populations le "business". Elle tente de répondre à une question : les régulations informelles participent-elles à un processus d'intégration à la ville facilitant l'accès à la citoyenneté ?