Ce numéro thématique prend sa source dans des questionnements à la fois scientifiques et expérientiels. Expérientiels, en raison de nos propres émotions... > Lire la suite
Ce numéro thématique prend sa source dans des questionnements à la fois scientifiques et expérientiels. Expérientiels, en raison de nos propres émotions et processus corporels durant notre parcours pour l'obtention du doctorat en science politique où nous ne parvenions que difficilement à dialoguer avec ceux et celles qui adoptaient des théories et méthodes centrées sur les approches traditionnelles[1] ; scientifiques, puisque nous ressentions un désir de remettre en cause les modèles désincarnés de pouvoir et de subjectivité (Ahmed et Stacey 2001, 4) dans la discipline ainsi que les réticences à y inclure les approches féministes. L'évolution de ce numéro s'est dessinée autour d'une conversation épistémologique avec différent·es collègues - dont plusieurs font partie de ce numéro - dans le sillon de deux ateliers tenus à l'occasion des congrès 2018 (Université d'Ottawa) et 2019 (Université de Montréal) de la Société québécoise de science politique (SQSP). Le premier atelier s'intitulait « Le genre comme catégorie d'analyse en science politique : perspectives, enjeux et études de cas » et visait à examiner la catégorie du genre dans la discipline. Le deuxième atelier mettait l'accent sur une analyse critique de l'imbrication des épistémologies féministes et de la science politique, sous le thème « Science politique et féminismes : un couple (im)possible ? ». Ces enjeux représentent donc les thèmes phares de ce numéro thématique qui rassemble des articles mettant de l'avant des critiques féministes, décoloniales, écologiques et antidomination de la science politique.