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La sémantique linguistique, après avoir été le parent pauvre de la linguistique, et souvent reléguée au rang d'ornement de la syntaxe, commence à se constituer en discipline autonome. La pertinence de certains concepts est largement reconnue, les méthodes s'affinent et se généralisent, des résultats surgissent et sont acceptés par tous. Cette évolution est due à plusieurs facteurs. Le premier et le plus important réside dans le choix de considérer la sémantique comme une composante autonome de la description linguistique : interdépendante certes avec d'autres composantes, mais non plus à la remorque d'une syntaxe régnant en maître absolu, et imposant sa loi, comme le voulait le modèle morrissien qui a longtemps dominé en linguistique. Par ailleurs, l'apparition en sémantique de cette partie de la pragmatique comprise dans le noyau sémantique fondamental (ce qu'on appelle la pragmatique intégrée) a réintégré les phénomènes énonciatifs dans la sémantique. Et ce, au travers de diverses théories comme les actes de langage ou les études sur le discours rapporté. Enfin, la tendance à s'éloigner du niveau de surface pour élaborer un niveau profond, en favorisant l'apparition de sémantiques de type instructionnel, permet de dépasser le niveau strict de la phrase, pour s'intéresser éventuellement à l'articulation interphrastique. On trouvera traités dans ce volume quelques grands thèmes de la sémantique contemporaine : l'organisation des relations interphrastiques par marqueurs et connecteurs, les phénomènes de discours rapporté et de polyphonie, les divers rôles mis en scène dans cette comédie qu'est la parole, et les contenus qui s'articulent autour de ces notions, comme le savoir commun lié aux doxas et dont une partie transparaît dans le fonds parémiologique.