S'il est acquis que les contacts entre les autochtones amérindiens et les allochtones européens ont créé un espace relationnel d'échanges et de métissages... > Lire la suite
S'il est acquis que les contacts entre les autochtones amérindiens et les allochtones européens ont créé un espace relationnel d'échanges et de métissages identitaires, il reste que ces influences mutuelles procèdent d'un déséquilibre considérable à l'avantage des colonisateurs. Dans ce contexte, l'autorité de l'écrit, pilier de la culture judéo-chrétienne, a ainsi participé à l'asservissement et à l'étouffement des cultures orales amérindiennes. Toute saisie de l'Autre par le texte est devenue, pour les colonisateurs, l'occasion de le rendre sien pour la postérité d'une culture écrite qui ignore toute autre forme de transmission que la sienne. Or, cette postérité de l'écrit, paradoxalement, peut révéler les contours de la culture qu'elle a ensevelie si l'on en déjoue les procédés de minoration et d'assimilation.