Viêt-Nam ; deux syllabes répétées jusqu'à l'obsession, résument le conflit qui déchire le monde moderne. La guerre froide dont les manouvres couvrent... > Lire la suite
Viêt-Nam ; deux syllabes répétées jusqu'à l'obsession, résument le conflit qui déchire le monde moderne. La guerre froide dont les manouvres couvrent les cinq continents, s'embrase et devient chaude au Viêt-Nam. Il s'agit d'une tentative pour contenir l'agression politique par la guerre limitée. À l'escalade de la terreur répond l'escalade militaire. « Le poids des armes relève le défi du monde qui professe que le pouvoir est au bout du fusil ». Jean Brune a suivi jour après jour, pendant près de deux mois, dans la boue des deltas, les pistes des jungles, et jusque sur le pont des porte-avions en opérations dans le golfe du Tonkin, les péripéties de la bataille que livre l'Amérique au Viêt-Nam. Il a rapporté ce témoignage à l'opposé des conformismes idéologiques qui abusent les Français. Ce reportage réunit et résume les articles de Jean Brune qui ont paru et continueront à paraître dans la revue mensuelle « Le Spectacle du Monde » et l'hebdomadaire « Valeurs actuelles ». Mais le Viêt-Nam c'est l'anecdote, parce que le terrible poids de la Chine prête une dimension nouvelle et démesurée au conflit idéologique ouvert depuis 1945 entre le monde communiste et le monde libre. Car la vieille Chine réveillée trouve dans l'idéologie marxiste le moteur d'une nouvelle expansion, assez semblable dans son mécanisme, à l'explosion arabe embrasée aux VIIIe et IXe siècles par l'Islam. La menace qui faisait trembler Kiphing se trouve multipliée par les fanatismes politiques sommaires qui aveuglent sept cents millions de Chinois. Ce qui est en cause dans ces Balkans d'Extrême Orient qu'est le Sud-Est asiatique, c'est de savoir si les libertés doivent être abandonnées aux enchères du fusil, et sacrifiées à la récitation pluri-quotidienne d'un évangile grossier, publié à des millions d'exemplaires sous couverture rouge. Un acte de renoncement au Viêt-Nam ressemblerait à celui de Munich. Nous sommes en 1938.