Plus que d'autres, les historiens le savent : le pouvoir des mots peut aussi être celui de la confusion.
Lorsqu'on parle de Vichy, il convient désormais... > Lire la suite
Plus que d'autres, les historiens le savent : le pouvoir des mots peut aussi être celui de la confusion.
Lorsqu'on parle de Vichy, il convient désormais de préciser si l'on entend : le régime installé avec l'ambition de conduire en profondeur, dans un pays occupé, une 'Révolution nationale' ; le gouvernement et son administration dont la mémoire nationale, ces dernières décennies, privilégie le souvenir de la déportation des juifs ; ou l'objet de recherches menées par des historiens et dont la perspective globale sur l'époque diverge de plus en plus de celle que nourrit la justice.
C'est à une traversée de ces trois acceptions qu'invite l'ouvrage d'Henry Rousso, reflet de plus de vingt ans de recherches et de travaux consacrés aussi bien à l'impact de l'événement sur la société (à travers l'économie, la politique et la culture), qu'à la postérité de l'événement (du bilan des épurations militaires, civiles et administratives au sortir de la guerre jusqu'aux tentatives contemporaines de juger ce passé dans les prétoires).
Une réflexion, en quelque sorte, sur les manières d'écrire l'histoire contemporaine comme les usages qu'en font les générations successives.