De quoi parle l'ouvre de Julien Quittelier ? Eh bien elle parle de nos esprits dégorgeant l'absinthe du missel qui firent du Seigneur les reliques satanes...... > Lire la suite
De quoi parle l'ouvre de Julien Quittelier ? Eh bien elle parle de nos esprits dégorgeant l'absinthe du missel qui firent du Seigneur les reliques satanes... bien qu'ils eurent prédit leur déréliction: un halo de science et tels que des platanes nos chairs en des lambeaux saints d'irréligion. Autrement dit, la religion décline et le phénomène est tellement avancé qu'il n'est même plus intéressant (ou inspirant, ou poétique) de s'en affliger. Alors, comme souvent chez les nostalgiques du fait religieux douloureusement conscients du fond bétonné et irrémédiable des sécularisations contemporaines, le poète va faire ici flèches de tous bois conceptualisables. Les dieux et entités des différents polythéismes antiques, accompagnés par Belzébuth (pour ne signaler que lui) vont danser une tarentelle endiablée. C'est la tempête, la déroute, la fantasia paniquée, le grand tourbillon. Nous ne somme pas ici dans du religieux (encore moins dans de l'irréligieux ou de l'anti-religieux) mais bel et bien dans du post-religieux.
Vespéral de l'être c'est le soir qui tombe sur l'étant religieux. Le crépuscule des théogonies... Et ça prend l'allure d'une cacophonie si épouvantée qu'elle en devient grandiose. Il faut bien lire ce recueil et bien ne pas le comprendre. Ce sont les choreutes horripilés des temps anciens qui nous crient depuis leur caverne idoine, bêtes fatalement blessées, leur inaptitude insondable à s'immiscer dans le chas cuisant de l'aiguille acide de toutes nos modernités impavides.
Vespéral de l'être est une ouvre monumentale qui confine au sublime. Poème après poème, nous plongeons dans un univers aux relents du passé tout en étant plongé, comme l'auteur lui-même, au cour de l'Europe contemporaine. Celui-ci a inscrit en sous-titre Ouvre littéraire complète. Permettez à l'éditeur d'en douter car une telle ouvre ne saurait être complétée...