L'inspecteur Joseph Allègre se rend à Vauclair, petit village perdu dans une vallée serrée. Une femme est morte, vraisemblablement empoisonnée. Il... > Lire la suite
L'inspecteur Joseph Allègre se rend à Vauclair, petit village perdu dans une vallée serrée. Une femme est morte, vraisemblablement empoisonnée. Il neige fort. Avec ses deux adjoints, les jumeaux Latil, le policier va se fondre dans l'intimité de ce hameau très particulier. Où tous les habitants se connaissent. S'épient et se protègent. Allègre va prendre le temps. Une semaine. Pour mettre à plat tous les fils de l'énigme. C'est un homme qui écoute. Qui regarde. Et ces gens là lui plaisent. Il s'en méfie, certes, mais il ne les craint pas. Son enquête prend souvent pour ses collaborateurs une voie déroutante. Car l'enquêteur est un lettré. Un rêveur. Et les histoires des hommes lui rappellent des histoires écrites. Des romans. Des personnages qui l'ont marqué. A Vauclair s'est nouée une tragédie. Il le sent. Et c'est tout naturellement à Oedipe qu'il pense. A la longue quête de son identité. Tout le renvoie au texte de Sophocle, dont il impose de fait la lecture à tout le commissariat, soucieux de ne pas perdre le fil de la logique un peu labyrinthique de son chef respecté et aimé. Allègre avance à son rythme. Il se perd un peu. Comme dans sa vie. Il comprend qu'ici il va jouer autre chose que la résolution d'une affaire criminelle. Dans ce huis clos forcé, avec ces gens qui l'entourent et dont il pressent les lourds remous intérieurs, il va devoir faire des choix. Ceux qui touchent son cour qu'il laisse en jachère. Confronté à la petite communauté de Vauclair, forcé de briser l'harmonie qui règne en surface pour faire sortir le mal qui la ronge depuis si longtemps, le brillant et modeste inspecteur réussira à sortir de sa propre tragédie et à mettre en lumière celle des protagonistes du crime. Qui ne fait que rappeler les chemins impitoyables du destin, qui prend son temps pour frapper. À PROPOS DE L'AUTEUR Elisabeth Martinez-Bruncher est écrivaine. Elle a également enseigné la Littérature et les Lettres Classiques. Elle vit tout près de Sisteron. C'est là qu'elle tisse ses romans, ses histoires de vies un peu fêlées, souvent fragiles. Comme les nôtres. C'est dans ce milieu de lumière violente et d'ombres profondes que ses personnages vivent leur tragédie personnelle. Et la dépassent. "J'ai longtemps enseigné la littérature. Le latin et le grec aussi. J'aimais beaucoup. Depuis quelques années, j'écris. Principalement des romans. Mais pas que. Des pièces de théâtre. Et des textes courts. Voire très courts. Comme des esquisses, des croquis. Je vis en Provence et à Paris, de façon alternée. J'adore la ville. J'y trouve une stimulation permanente. Sans bouger beaucoup. C'est une vraie nourriture pour mon paysage mental. Et j'ai la chance, quand j'ai un besoin urgent de retraite et de calme, d'avoir une vieille maison en Provence. Dont le ciel est une bénédiction. M'entoure aussi ma famille. Des chiens et des chats. Bref, une vie. Posée sur terre. Comme toutes les autres. »