Dans cet ouvrage, l'appellation « langues moins enseignées » fait référence à celle de « langues modimes ». Tantôt appelées « langues rares... > Lire la suite
Dans cet ouvrage, l'appellation « langues moins enseignées » fait référence à celle de « langues modimes ». Tantôt appelées « langues rares », tantôt « langues moins diffusées » et parfois même « petites langues », ces langues n'entrent dans aucune des catégories préconstruites des institutions éducatives. L'objectif de cet ouvrage est donc de problématiser les tenants et les aboutissants des statuts qu'elles assument dans les systèmes éducatifs, et notamment de s'intéresser à la question de la variation linguistique dans leur enseignement-apprentissage.
En effet, l'enseignement des langues vivantes étrangères se construit souvent autour d'une norme imaginée et conçue comme étant celle de la langue légitime à enseigner/apprendre. De l'Asie aux Amériques, en passant par bon nombre de pays africains et européens, les décideurs éducatifs et les enseignants eux-mêmes doivent composer avec ce phénomène qui, au delà de questions proprement pédagogiques, contribue à hiérarchiser les formes langagières.
Au travers de l'examen de situations touchant à l'amazighe, à l'arabe, au chinois, à l'indonésien, au japonais, au gh?málá', au malgache, au tchèque et à plusieurs des langues régionales de France (alsacien, basque, corse, occitan, picard et parler saint-martinois), les entrées épistémologiques des contributions relèvent ici de diverses disciplines des sciences du langage et/ou des sciences de l'éducation.
Les contributions s'articulent, entre autres, autour d'axes tels que la variation et ses différentes formes dans l'espace éducatif, l'histoire des politiques linguistiques éducatives au regard du corpus des langues, la variation linguistique en lien avec différents systèmes éducatifs au sein d'espaces nationaux ou régionaux donnés, la gestion pédagogique de la variation, ses ramifications identitaires, la question du couple oral/écrit et des registres en didactique des langues moins enseignées, ou encore la problématique centrale des normes, de la légitimité et de l'authenticité dans l'enseignement de ces langues.