"J'aime le jazz. Je danse, vacillant, sur une musique instable et sans harmonie, comme s'il s'agissait de courir vers un point ultime selon une suite... > Lire la suite
"J'aime le jazz. Je danse, vacillant, sur une musique instable et sans harmonie, comme s'il s'agissait de courir vers un point ultime selon une suite infinie de décimales périodiques. Mes partitions, ce sont les bars, les avenues, les chambres simples et rudimentaires des petites gens, les gares, ma région natale, Dostoïevski, Brodsky, Kierkegaard, Kafka, sur lesquels je danse et titube. Et si les vents nettoient mes poches, mon âme aveugle est plus libre."
Musicien, poète, vagabond, Zhou Yunpeng partage avec nous une nuit de lecture, un morceau de chanson, un bout de chemin. Avoir perdu la vue à l'âge de neuf ans ne l'a pas dissuadé de courir les routes de Chine, pinçant les cordes de sa guitare et fredonnant par les rues des ballades à la mémoire des opprimés, des talents affamés, des amoureux de l'art et du vin. C'est ainsi qu'il gagne sa vie, et sa voix est unique. Il faut l'écouter, fière et lumineuse, dans le tumulte et la paix mêlés.
"Avec le temps et l'alcool, nous pilonnons chaque vers, et certains deviennent si solides que vous pourriez en bâtir vos demeures."