Jean Canard est né à Saint-Romain-d'Urfé (Loire), le 2 juillet 1914, dans une famille de laboureurs. Fils unique, et tout de suite orphelin du père, mort sur le champ de bataille le 4 novembre de la même année, sa mère l'a élevé seule. Le programme primaire achevé, dans l'école publique de son village, il a été placé comme berger chez un marchand de moutons durant plusieurs années.
En 1929, au petit collège des Salles, il entama des études secondaires, achevées à l'Institution Victor de Laprade, de Montbrison, en 1934.
C'est au cours de ses études supérieures, à Lyon, qu'il prit un goût passionné pour la recherche historique, au contact des érudits qui fréquentaient les archives départementales du Rhône.
Au début de la guerre, il opta pour l'enseignement privé, où il a exercé pendant deux ans au collège des Salles, puis à l'Institution Saint-Joseph de Roanne. Là, il créa un cours d'histoire locale, pour concrétiser sur le terrain l'enseignement de l'Histoire générale.
De cette époque, date la constitution d'un premier fichier sur les rues de Roanne, fait de notes de toutes provenances et d'observations en tout genre, dont l'aboutissement est aujourd'hui le « Roanne pas à pas » que nous vous présentons. Il ne voudrait plus entendre dire que la Place Populle doit son nom aux rendez-vous populaires de la Révolution, pas davantage que la rue des Rats et la rue Cotton, ont emprunté le leur à des invasions de rongeurs, et à l'industrie qui a fait la fortune de la ville au XIXe siècle.
L'année 1960 fut celle des récompenses : le 15 mars, l'attribution du prix « Églantine d'Or » de l'académie de Lyon ; le 23 juin, celle du prix « Daniel Sivet » de l'Académie française et, le 13 décembre, son élection comme membre correspondant de la même académie de Lyon.
Le tournant fut pris deux ans plus tard, lorsqu'il quitta l'enseignement, pour se consacrer entièrement à la recherche, qui lui permet d'afficher aujourd'hui une cinquantaine de publications en quarante ans.