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Pouvons nous espérer un jour assigner une limite à nos économies dont la forme actuelle de développement menace toujours plus le monde et les communautés humaines dans lesquelles nous vivons ? Cette question inquiète ne porte pas d'abord sur la quantité produite mais sur la bonne consommation. Or la science qui aurait dû consacrer toute son attention à construire une définition réfléchie de la bonne consommation s'est laissée absorber par une toute autre question relative aux conditions de la reproduction sociale et aux formes de distribution du produit à travers l'échange marchand et la répartition. Il en résulte que depuis plus de deux siècles la consommation est le plus souvent tenue pour un acte de reproduction de la vie et des forces de chaque être humain. La richesse est définie à partir du produit. Le bonheur du consommateur est vu comme un état quantifiable. Pour retrouver une plus juste notion de la consommation heureuse, il faut dire au contraire que le don précède la prise, que la consommation est antérieure à la production et que le travail n'est pas d'abord un acte productif mais une passion où le temps se donne comme temps humain.