Ce roman, malgré l'époque napoléonienne, n'a rien d'historique. Point de politique et de batailles, mais la douceur des lits à courtines, des sophas... > Lire la suite
Ce roman, malgré l'époque napoléonienne, n'a rien d'historique. Point de politique et de batailles, mais la douceur des lits à courtines, des sophas et des rendez-vous amoureux. C'est un passage de la vie de la duchesse Junot d'Abrantès - Laure, la jolie peste , qui fut certainement l'une des femmes les plus intelligentes, les plus spirituelles, les plus agitées politiquement, de son temps. Amie d'enfance de Bonaparte et de ses sours, elle épouse, très jeune, le plus valeureux, le plus célèbre des officiers de l'Empire : le capitaine Junot, qui deviendra un peu plus tard duc d'Abrantès. Union complexe, ambiguë, bizarre par le caractère passionné, jaloux, ombrageux, d'un époux déjà marqué par une hérédité qui devait l'amener au drame. Dans ce roman, défilent tous les grands visages de l'Empire et, parmi eux et surtout, celui qui marquera la vie de Laure : le grand Metternich, personnage élégant, racé, satisfait, haut chapeau et canne au pommeau d'or sous le bras. Les rendez-vous dans la maison de campagne de Neuilly, ou dans le célèbre Salon Bleu des Champs-Elysées, font presque partie de l'Histoire. À ses retours de bataille, Junot souffre et rugit. Néanmoins, une grande tendresse lie ce couple exalté. Laure, infidèle - trompée aussi - mais d'une grande sensibilité, pleurera beaucoup dans l'ombre des courtines, et confiera à son cahier intime les douloureux secrets de l'intimité de sa vie. Et aussi les joies, les caresses, les grands dîners, les bals à l'Opéra, ses visites à l'Empereur. La scène fameuse des ciseaux d'or donnera, dès le début du roman, l'image violente et bizarre de ce couple dont la légende n'a rien inventé. Ce roman non plus.