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« Depuis plus d'un siècle, l'évolutionnisme joue, dans notre connaissance des êtres vivants, le rôle qu'a joué - autrefois - la révolution copernicienne dans notre connaissance de l'univers. Pourquoi, dans ces conditions, la plupart des sciences humaines demeurent-elles encore à l'écart du champ d'analyse ouvert par Darwin, qui fit de toute pensée une dimension de l'histoire ? Pourquoi la philosophie, qui conditionne toutes nos théories de la connaissance depuis deux millénaires et demi, puisqu'elle a pour ambition une pesée de notre intelligence, n'a-t-elle pas réellement pris en charge l'évolutionnisme ? L'histoire de notre raison ne s'est-elle pas révélée être la clé de notre destin biologique ? « C'est donc afin de jeter un pont entre la paléontologie et la philosophie, que j'ai tenté de poser les premiers fondements d'une discipline nouvelle de la recherche : l'idéocritique, dont la tâche est d'étudier l'histoire de notre intelligence à partir d'une spectrographie critique de l'idée, que se sont faite de la notion de raison les neuf Gulliver - essentiels à mes yeux - de notre Occident : Platon, Aristote, Descartes, Hume, Kant, Hegel, Nietzsche, Husserl et Heidegger. « Mais la raison animale et la raison humaine sont-elles déjà réellement différenciées ? Une logique rigoureuse ne nous oblige-t-elle pas à constater, que nous manquons d'un critère décisif pour déterminer notre degré d'intelligence actuel puisque, par définition, il n'y aurait plus d'évolution si le statut de notre encéphale était déjà définitivement fixé ? Peut-être l'intelligence proprement humaine ne fera-t-elle son apparition, que le jour où notre cerveau sera devenu capable de soumettre nos sciences à une psychanalyse transcendantale des méthodes, qui président à leurs démonstrations et d'apercevoir les idoles qui se promènent dans nos têtes ? » Manuel de Diéguez